[VS2] L'Ennemi.
Tous les coups sont permis, y compris les coups bas - surtout les coups bas.
Les versets de la survie ne s'adressent pas aux cœurs épris de noblesse et d'éthique.
Que ceux-là se tournent vers les religions traditionnelles, se soumettent à un quelconque maître ou franchissent la porte qui mène dans les mondes de l'au-delà...
Tels furent les mots qui me revinrent en mémoire lorsque je tomba nez-à-nez face à l'Ennemi.
Il paraissait très étonné de me voir devant lui, tombée de l'arbre dans lequel j'étais embusquée. J'étais moi-même hébétée, n'ayant pas prévu de perdre l'équilibre.
L'ennemi me regarda, me dominant d'au moins une tête de haut. Il m'observait avec attention, je fis de même. J'essayai de déchiffrer son expression; sans doute se prêtait-il au même exercice...
Nous étions tous deux immobiles. Nulle agressivité sur son visage. Quelle étrange atmosphère, quel étrange instant! Mais lui appartenait à l'autre camps. Nous étions des ennemis mortels, et ce depuis notre naissance, sans que nous n'ayons eu notre mot à dire, sans que nous n'ayons même échangé le moindre mot. Il aurait aussi bien pu être mon frère. Ce n'est qu'un hasard de naissance.
Lentement, très lentement, je tendis mes mains vers l'avant, laissant ostensiblement mes armes au fourreau, et montai la main droite au-dessus de ma tête, dans un geste pacifique. L'autre créature, tout aussi lentement, m'imita. Il avait compris le message.
"Salut", dis-je dans ma langue.
"Salut", dut-il dire dans la sienne.
Je souris. Cet heureux moment de paix me permis de l'observer avec plus de précisions, comme il ne m'avait jamais été donné d'observer un visage ennemi. Il était gracieux, très gracieux, et la couleur de ses yeux très douce. Je ne m'étais jamais imaginé l'ennemi avec des yeux si doux.
Cette fois, ce fut lui qui pris l'initiative. Il me tendit un présent, une corne de quelque animal finement travaillée. Il me l'apporta avec précaution, puis recula vivement.
Je me dis que la moindre des politesses eut été de lui donner un autre présent en retour. Je sortis donc de mon sac une statuette sans grande valeur, mais tout aussi délicate que la corne qu'il m'avait offerte.
Il l'accepta et la contempla avec ravissement.
Ses yeux doux étaient rivés sur l'objet...
Alors, avec la rapidité et la force du soldat, je frappai l'ennemi, longtemps, violamment, jusqu'à ce que je sois tout à fait sûre qu'il soit bien mort.
Je regardais, pleine de tristesse respectueuse, le gracieux cadavre de l'Ennemi, et repartis tenir mon embuscade jusqu'au passage de la victime suivante.
Tous les coups sont permis, y compris les coups bas - surtout les coups bas.
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