[VS3] Gynophobie fanatique


Sur le message, il y était écrit « Urgent, rendez-vous au royaume de la nature ». Aucun rendez-vous urgent,
n’avait jamais eu lieu là-bas, quelque chose n’allait pas.
Entre raison et devoir, son cœur balançait mais le devoir l’emporta et Enola invoqua son sort de téléportation
pour le monde des druides.

L’air semblait électrique au point d’en être pesant. Enola s’apprêtait à éviter le gardien du portail quand elle
remarqua son absence. Il ne bougeait pourtant jamais de son poste, décidément quelque chose n’allait pas.

Un buisson, un arbre tout serait bon pour se cacher, c’est à ce moment là que des animistes gibberlings apparurent, ils descendirent du cercle de téléportation et avancèrent vers Borea Kota comme le demandait le message.

Le souffle court, la jeune kanianne grimpa sur un arbre surplombant Kota, ce qu’elle aperçût, l’estomaqua.

Devant le grand chaudron, des devins…des devins au royaume de la nature.

Elle les connaissait assez bien pour reconnaitre un sort de contrôle mental. Du trio de gibberlings se détacha la sœur laissant sur place ses deux frères. Ces derniers furent emmenés un peu plus loin où étaient regroupés d’autres gibberlings mâles.

Enola ne put voir où la sœur fut emmenée, elle descendit donc de son arbre et dut faire un détour pour éviter les divers gardes.
Son cœur se serra d’effroi quand elle vit un enclos gardé par des druides de haut niveau. Dans l’enclos, que des femmes druides, kaniannes et gibberlings, ses consœurs parquées comme du bétail.

Elle aurait pu s’enfuir mais la curiosité était un de ses plus grands défauts. Sinuant comme un reptile, elle s’approcha de l’enclos et héla une jeune druidesse.

-« Psst ! Psst ! Qu’est-ce-qui se passe ici ?

- Mais t’es folle ! Sauve-toi !

- Pas avant de savoir ce qui se passe. Est-ce un coup des impériaux ?

- Un nouveau verset a été trouvé et…

- Encore ces inepties et il est écrit de parquer les femmes druides, c’est ça ?

- Mais non ! Je ne me rappelle pas tout le texte mais la fin disait « Demande-toi, ô toi qui t’exerces à l’art difficile de la survie, si la femme que tu tiens dans tes bras est ton amie ou ton ennemie.

- Et on a toutes été déclaré ennemies ? Mais ils sont dingues !

- Ils ont parlé d’une prophétie…

- Faut faire quelque cho…. »

Une tornade la souleva de terre puis elle s’évanouit
Elle reprenait connaissance doucement quand une voix, venue de son passé, la brusqua.

-« Enola ! Sale petite vipère !


- Guarland, ignoble bâtard ! Tu es arrivé à tes fins ! »
Fulmina-t-elle.

Quand elle vit approcher les devins, elle se concentra pour tenter de faire face au contrôle mais une idée terrifiante la submergea. Où était Eluney ? Qu’est-ce que ce bâtard en avait fait ?

Puis les ténèbres, une petite lumière au loin scintillante comme une étoile et son corps dénudé errant dans ce sombre couloir.
La voix raque et autoritaire d’un gibberling envahit l’étroit corridor.

-« Quel est ton nom, femelle ?

-Eno..Enola » Malgré tout ses efforts, elle répondit aux questions les unes après les autres puis

* Mais je les enverrais bien en enfer ces trois là !...Mais je pense par moi-même ! Tiens donc leur pouvoir s’estompe. J’irais bien les étrangler !*


-« Répond ! Femelle !

- Dans tes rêves, le devin. Ta question, tu peux te la mettre où je pense ! »

Un éclair d’une grande puissance la cloua au sol sans pour autant la tuer. Guarland, ça ne pouvait être que lui. Elle se releva avec difficulté et lui lança un regard noir.

-« Mettez-la avec les autres ! Regardez, messieurs ! Elle est l’exemple de ce que vous pouvez trouver de pire chez ces femelles ! Ce verset est une mise en garde pour vous tous, pour nous tous ! »

Il leva bien haut un morceau de pierre et le montra aux druides et devins présents.

-« Hommes de la ligue, guerriers, je vous le dit ces mots sont une bénédiction. Il était grand temps que nos chefs ouvrent les yeux et voient les démons qui se lovent dans nos couches !

- Hérésie ! »
Hurla Enola.

C’est le seul mot qu’elle put, un coup entre les omoplates lui fit perdre le souffle.

C’était un cauchemar, ça ne pouvait être qu’un cauchemar. Ses consœurs la relevèrent et tentèrent de la calmer. Sa première priorité fut de retrouver Eluney mais elle était dans l’éther. La femme est la pire ennemie de l’homme, c’est plutôt l’homme, le pire ennemi de l’homme.

Il était hors de question qu’elle reste ici, à attendre un funeste destin. C’est au départ de Guarland pour Novogard qu’elle saisît sa chance.

Elle avança lentement vers la barrière face à l’assemblée des druides et parla d’une voix ferme.

-« L’homme est son seul ennemi. Il ne craint que de perdre sa supposée supériorité sur les femmes. Mais ne sommes-nous pas à vos côtés sur les champs de bataille ? Et nous voici vos prisonnières alors que vos frères, privés de notre aide, périssent sous les coups de nos ennemis. Ne voyez-vous donc pas l’hérésie des propos de Guarland ? La femme peut être un poison mais un poison vital, un mal qui vous ronge et vous rappelle que vous êtes en vie mais surement pas une ennemie. Votre mère est-elle une ennemie ? Et vos sœurs ? Vous, gibberlings, comment avez-vous pu séparer frères et sœurs ? Le venin de Guarland s’est répandu dans vos veines, a obscurci vos âmes. Votre survie n’est pas dans la méfiance de vos sœurs ou de vos femmes mais dans leur affection. Possessive, despote ou castratrice mais aussi douce, attachante et enivrante, même si elles peuvent faire saigner les cœurs les plus tendres, elles sauront aussi redonner confiance en l’avenir.»

Le regard perdu des hommes en face d’elle l’assura que son discours avait fait son effet, il n’y avait plus qu’à espérer que les hautes instances de la ligue ne prennent pas au sérieux Guarland et pourquoi pas prier pour qu’ils le pendent pour trahison. L’espoir n’est-il pas une qualité toute féminine ?

* Tiens je ne me serais pas cru capable d’un tel discours. En tout cas si je retrouve Guarland encore en vie, c’est par ses parties génitales que j’irais le pendre…Ca doit être drôle à voir. La femme n’est pas le pire ennemie de l’homme mais surement un sérieux adversaire…dans certaines circonstances.*

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